Petit pois

En ragoût, à la croque-au-sel comme pause gourmande ou en légumes d’accompagnement : les petits pois sont de véritables multitalents et totalement incontournables dans de nombreuses cuisines et foyers. Les premières traces de petits pois remontent au VII^e siècle av. J.-C. La culture de ces légumineuses s’est répandue dans toute l’Europe à partir du II^e siècle av. J.-C. Le petit pois (Pisum sativum subsp. sativum) fait donc partie d’une des plus anciennes plantes cultivées au monde !

Selon la variété, le petit pois peut atteindre 25 à 200 centimètres de haut. Des fleurs blanches apparaissent dès le mois de mai, qui donneront ensuite des gousses vertes aux délicieux petits pois ronds. Avec cette ravissante floraison de mai à juin, le petit pois ravit les regards avant les papilles.

On distingue différents types de petits pois selon leur utilisation en cuisine. Les petits pois avec peau intérieure (pois à grains lisses et pois ridés) dont les graines rondes doivent être extraites des gousses ainsi que ceux sans peau intérieure que l’on appelle les pois gourmands ou pois mange-tout.

1. Pois à écosser ou à grains lisses

Les petits pois à écosser connus de tous sont la variété indigène la plus ancienne. Ils se distinguent par leur peau lisse, verte ou jaune et leur faible hauteur de végétation d’environ 35 centimètres. En cuisine, les pois à grains lisses sont fréquemment utilisés en légumes secs, par exemple pour préparer des potages Saint-Germain ou des ragoûts. Mais ils peuvent aussi être récoltés et consommés frais.  

2. Pois à écosser

Visuellement, le pois ridé peut être facilement confondu avec le pois à écosser. On le distingue souvent grâce à ses grains légèrement flétris. Les pois ridés aromatiques sont appréciés crus, mais également en légume ou en ragoût. À la différence des pois à écosser, il faut néanmoins les consommer directement après la récolte ou les congeler. Les petits pois ne se prêtent pas au séchage, car une fois sèches les graines ne se ramollissent pas, même après une longue cuisson. La variété rustique « Sima » constitue une particularité. Ces pois d’hiver peuvent être semés dès l’automne et être récoltés très tôt compte tenu de l’avance de sa croissance.

3. Pois gourmands ou pois mange-tout

Une autre variété prisée est le pois gourmand, que l’on retrouve fréquemment dans le commerce sous l’appellation de « pois mange-tout » ou « pois sans parchemin ». Les petits pois à la saveur sucrée et fraîche sont délicieux, même très jeunes. Pratique : la cosse des pois gourmands est également consommable, vous évitant ainsi la corvée d’écossage. Les pois gourmands sont une variété vigoureuse qui peut atteindre 50 cm à 1,50 m de haut, ce qui nécessite d’installer un support de croissance.

Au fait : l’ensemble de la famille des pois se consomme cru sans problème. Cependant pour profiter de leur tendre saveur sucrée, il faut les consommer si possible rapidement fraîchement cueillis. Car avec le temps, le sucre des fruits se transforme en amidon, ce qui donne un goût farineux au bout d’un moment.

Le petit pois prospère de préférence à exposition ensoleillée et aérée. Il est en principe très frugal et se contente aussi d’une exposition semi-ombragée. Les pois préfèrent des sols humifères et bien drainés. Des sols trop humides ou lourds sont problématiques, car ils compliquent la formation racinaire.

Pour profiter d’une abondante récolte de pois, il est important de pratiquer une pause culturale ou un assolement si vous les cultivez en pleine terre. Ainsi le pois ne supporte pas le voisinage d’autres pois ou d’autres légumineuses telles que les lupins ou les haricots. Car le petit pois fait partie des légumineuses, ce qui signifie que ses nodosités entrent en symbiose avec les rhizobiums. Ceux-ci sont en mesure de capter l’azote, ce qui permet à son tour au petit pois de produire lui-même dans leurs racines le nutriment essentiel qu’est l’azote. Il s’autoalimente ainsi non seulement avec ce nutriment essentiel, mais enrichit aussi le sol.

Mais le mieux est l’ennemi du bien si vous cultivez plusieurs années de suite les petits pois au même endroit : cette pratique donnera probablement des pois mal formés et vulnérables aux maladies avec un maigre rendement. Ne plantez par conséquent jamais des petits pois à un endroit où vous avez déjà cultivé au cours des quatre à six années précédentes des petits pois ou d’autres légumineuses. Les légumes gourmands conviennent idéalement aux cultures suivantes, à savoir les poivrons, tomates, courgettes ou choux-fleurs qui profiteront alors bien de l’azote du sol. Vous maintenez ainsi durablement la fertilité du sol dans votre potager.

Les pois sont des candidats simples et robustes et conviennent par exemple aux novices en matière de semis ou aux enfants. Cette légumineuse peut être semée aussi bien directement en place que forcée dans la maison. La culture à l’intérieur est surtout conseillée si vous souhaitez récolter le vert ou les pousses au lieu du petit pois. Les petits pois font donc partie des plantes comestibles depuis la pousse jusqu’aux feuilles.

Pour forcer les petits pois, procédez à l’opération sur un rebord de fenêtre environ deux semaines avant la date de plantation prévue. Remplissez des plateaux de culture ou de petits godets de terreau pauvre et nutriment avant d’y semer les graines de petits pois. Tassez ensuite légèrement la terre sur la semence. Il est important de conserver en permanence un bon niveau d’humidité. Vous pouvez étendre un film plastique sur les plateaux de culture pour augmenter l’humidité ambiante. En principe, le forçage des petits pois peut commencer fin février jusqu’à début mars.

Vous pouvez aussi semer les petits pois directement en place. Cette méthode demande moins d’efforts et de temps. La bonne période de semis direct dépend du type de pois. En principe, selon les conditions météorologiques, ies petits pois peuvent être semés de mars à mai en pleine terre. Les pois à écosser peuvent être semés relativement tôt en mars après les gelées, lorsque les températures du sol sont comprises entre deux et cinq degrés, quant aux pois gourmands et ridés, il est préférable d’attendre que les températures du sol soient d’au moins huit degrés et encore mieux de 10 à 16 degrés. Plus le sol est chaud, mieux les petits pois germent. Ce qui est la plupart du temps le cas à partir de mi-avril. Les pois d’hiver spéciaux peuvent être en revanche semés en pleine terre d’août à octobre.

Conseil : pour pouvoir récolter les petits pois sur la plus longue période possible, semez-les au cours du printemps en plusieurs fois à intervalles de trois à quatre semaines. Vous profiterez ainsi en permanence de mai à octobre de petits pois frais !

Voici comment procéder :

• Dessinez des sillons en respectant une distance de 40 cm entre les rangs.
• Déposez un petit pois tous les trois à cinq centimètres dans le sillon, puis refermez ce dernier et tassez.
• Posez un filet sur la planche après le semis dans un premier temps pour le protéger des appétits des oiseaux.

Vous avez déjà forcé les petits pois ou acheté de jeunes plants en jardinerie à repiquer à présent en pleine terre ? Selon le type de petits pois, les plantules peuvent être repiquées dès la mi-mars en pleine terre ou en carré potager. Mais ceci dépend fortement des intempéries - attendez de préférence que les températures soient suffisamment clémentes et qu’il n’y ait plus de risques de gelées. À ce moment-là, les premières feuilles doivent s’être déjà entièrement développées. Les pois ridés sont un peu plus sensibles que les pois à écosser et gourmands, plus robustes. Nous vous conseillons d’habituer les jeunes plants forcés progressivement aux températures extérieures et de les sortir d’abord pendant quelques jours avant de les repiquer.

À la plantation, espacez-les d’environ cinq centimètres sur le rang. Vous pouvez les repiquer assez profondément, juste sous l’aisselle des feuilles pour assurer un bon enracinement. Tassez ensuite fermement la terre et arrosez pour humidifier suffisamment le sol.

Comme la plupart des pois mesurent de 50 à 80 centimètres de hauteur, ils ont besoin d’un support de croissance. Vous pouvez installer ce dernier directement à la plantation. Vous pouvez par exemple tendre de part en part des ficelles, du fil de fer, mais aussi planter des rameaux en terre. Adaptez en permanence le support de croissance à la hauteur finale de végétation des petits pois.

Dès que les petits pois ont atteint environ dix centimètres, butez légèrement tout autour. Pour ce faire, ramenez la terre autour du plant de petit pois pour former une petite bute. Les plantes formeront d’autres racines sur les tiges et seront ainsi plus stables.

Vous préférez cultiver les petits pois sur votre balcon ou votre terrasse ? Pas de problème, les petits pois se prêtent très bien à la culture en bac. Veillez à ce qu’il soit suffisamment large et d’au moins 30 cm de profondeur. Comme les racines des petits pois sont très sensibles à l’humidité stagnante, le bac devra être impérativement doté de trous de drainage pour évacuer l’excédent d’eau. Une couche de drainage (p.ex. des granules hydro) permettra de plus de prévenir l’humidité stagnante. Nous vous conseillons à cet effet d’utiliser un terreau spécial potager qui délivre un mélange adapté de nutriments. Espacez les plants de petits pois d’au moins cinq centimètres à la plantation. Les variétés vigoureuses ont besoin également d’un support de croissance.

Vous souhaitez encore un peu plus d’informations de base sur la plantation ? Aucun problème, reportez-vous à notre aide-mémoire "Cultiver des légumes sans avoir la main verte" pour découvrir les neuf conseils essentiels pour débuter au potager !

Si vous souhaitez cultiver vos petits pois en les associant à d’autres légumes, le choix des bons voisins de plate-bande est vaste. Les petits pois apprécient la compagnie des radis, laitues pommées, épinards, courgettes, concombres ou aneth. Ils supportent moins bien en revanche les autres légumineuses. De même, les tomates, pommes de terre et oignons ne sont pas de bons partenaires. Retrouvez dans notre aide-mémoire d’autres idées pour les "bonnes et mauvaises associations de plantes".

Les petits pois sont également parfaits en culture préparatoire, car ils se sèment particulièrement tôt. Vous libérez à nouveau de la place de bonne heure pour la culture principale sur la planche de légumes et pouvez ainsi vraiment profiter de la saison potagère.  

Une règle prévaut pour l’entretien des petits pois : le mieux est l’ennemi du bien ! Cette plante utile n’a pas de forts besoins hydriques et est très sensible à l’humidité stagnante. Le sol doit cependant être suffisamment humide, car pendant sa période de croissance en particulier, les petits pois ont besoin d’eau pour développer leurs fleurs et leurs gousses. De même, des arrosages réguliers sont incontournables pendant les périodes de forte chaleur persistantes en été, au risque que les petits pois ne se délestent de leurs fleurs ou ne se dessèchent tout simplement. Pour conserver l’humidité de la terre, vous pouvez aussi les pailler. Ce paillage protège vos plantes du dessèchement.

Comme les petits pois s’autoalimentent généreusement en azote grâce à leurs rhizobiums, les apports d’engrais ne doivent être que parcimonieux. Si vous avez utilisé du terreau spécial légumes pour cultiver vos petits pois, celui-ci couvre largement les besoins en autres nutriments tels que le phosphore ou le potassium durant les premières semaines. Si vous souhaitez apporter d’autres nutriments en cours de saison, nous vous conseillons d’utiliser un engrais à faible teneur azotée.

À peine quelques semaines après les semis, vous pourrez déjà apprécier vos premiers petits pois cultivés maison. En moyenne, ils arrivent à maturité en 12 à 14 semaines, les petits pois forcés étant souvent plus précoces que ceux semés en place directement.

L’aspect des gousses nous renseigne de préférence sur la maturité des petits pois. Des bombements sur celles-ci indiquent que vous pouvez les récolter. Si vous les laissez mûrir encore plus longtemps, leur goût peut devenir farineux, en particulier pour les pois ridés et à écosser. Les pois à écosser sont souvent déjà à pleine maturité à partir de fin mai, tandis que les pois ridés et les pois gourmands se récoltent à partir de juin.

Durant l’été, contrôlez les plants idéalement plusieurs fois par semaine, pour pouvoir récolter des petits pois toujours frais. Les gousses de petits pois mûrs se détachent tout simplement de leur pédoncule.

Conseil : le moment idéal pour les récolter est tôt le matin, car les pois perdent leur eau sous l’effet du soleil au fil de la journée et sont moins croquants.

Si vous avez planté des petits pois particulièrement délicieux, vous pouvez en faire sécher quelques-uns après la récolte et les semer à nouveau à la saison suivante, ce qui permet de les multiplier simplement et rapidement. Cette méthode fonctionne très bien en particulier sur les petits pois non hybrides. Cependant, même des variétés hybrides sont reproductibles. Pour récolter des semences à capacité germinative, nous vous conseillons d’attendre jusqu’à ce que les fruits soient déjà complètement mûrs. Suspendez ensuite les gousses pour les faire sécher ou stockez-les dans une poche en papier dans un endroit sec, sombre et plutôt frais. Et vous pouvez recommencer l’année suivante directement la culture des petits pois !

Il est fréquent que les petits pois soient infestés par l’oïdium. Ce champignon pénible survient surtout en début d’été lorsque le temps est chaud et sec. Il se caractérise par un revêtement farineux qui fait flétrir le feuillage de la plante. Pour prévenir l’oïdium, renoncez de préférence à un semis tardif et aux engrais enrichis en azote. Veillez à ce que les petits pois soient bien aérés sur la planche, et que l’espace entre les rangs soit suffisant pour prévenir toute propagation du champignon.

L’anthracnose est également un problème fréquent. Des points bruns apparaissent sur la tige, puis sur les feuilles et les gousses et se propagent souvent par temps humide. Supprimez aussi vite que possible les tiges infestées et évitez l’humidité foliaire pour contrer toute propagation. Les petits pois doivent en outre avoir suffisamment de place pour que les feuilles puissent sécher rapidement après avoir été mouillées.  

La tordeuse du pois et la bruche du pois font partie des ravageurs les plus redoutés. Les larves de la tordeuse du pois se glissent dans les gousses et les dévorent de l’intérieur, tout comme la bruche du pois qui s’en délecte aussi et est très difficile à combattre. Il est préférable de prévenir ces visiteurs indésirables en semant lorsque les ravageurs ne sont pas encore actifs, à savoir entre fin mars et début avril. Après la récolte, nettoyez la planche de fond en comble pour éviter que les ravageurs n’y hivernent. Un changement régulier de lieu et le respect d’un véritable assolement peuvent tenir en échec la tordeuse et la bruche du pois.