Rhubarbe

La rhubarbe commune (Rheum rhabarbarum) est certes originaire d’Asie, mais est à présent incontournable dans nos jardins. Car c’est non seulement une plante très facile d’entretien, mais également un véritable délice dans des plats et des boissons sucrés. C’est pour cette raison qu’elle est souvent désignée comme étant un fruit, bien que du point de vue botanique il s’agisse d’une variété de légumes. Or, cette polygonacée n’a pas toujours été aussi prisée : le nom latin attribué par les Romains signifie à peu près racine de barbare et est probablement imputable à son acidité.

La culture de rhubarbe dans un jardin procure au jardinier une grande satisfaction, car il s’agit d’une culture pérenne, pouvant rester sur place près de dix ans. Sous réserve de bons soins, la récolte sera de plus en plus abondante chaque année. Elle peut après tout atteindre un mètre et demi de hauteur.

Le petit coin de terre parfait pour la rhubarbe est exposé au soleil. Mais elle acceptera aussi un emplacement semi-ombragé. Si en revanche elle manque de lumière, elle ne formera que de minces tiges. La nature du sol est un facteur bien plus important pour la croissance de cette plante gourmande. Le sol doit être meuble, humide de façon homogène et surtout riche. Après plantation, la rhubarbe est extrêmement pérenne et rustique - Il est donc intéressant de satisfaire à ses besoins en matière d’emplacement.

Elle s’associe bien aux épinards et aux diverses variétés de choux. Mais elle se plaira bien aussi sous un fruitier. Il est important de toujours veiller à ce qu’elle dispose de suffisamment de place pour pousser.

Si vous souhaitez cultiver de la rhubarbe dans votre jardin, le meilleur moment pour la planter est au printemps de mars à avril ou l’automne. Toutefois, avant de procéder à la plantation, il est essentiel de bien préparer le sol pour s’assurer une récolte abondante.

• Choisissez d’abord un emplacement suffisamment grand pour que ce légume tige puisse s’étaler au fil des ans : prévoyez un mètre carré par pied.
• Faites un trou et incorporez du compost et un engrais longue durée, pour fournir dès le début à la rhubarbe un apport conséquent de nutriments.
• Si la motte de la rhubarbe est très sèche, bassinez-la dans un seau d’eau avant plantation.
• Ce n’est qu’une fois les préparatifs achevés, que vous pouvez planter la rhubarbe et tasser fermement la terre. Pour finir, il ne manque plus qu’à arroser la plante pour qu’elle pousse bien.

Vous n’avez pas de jardin, mais vous êtes un inconditionnel de la rhubarbe ? Il est possible en principe de la cultiver en pot. Il est toutefois important de tenir compte de son fort besoin de place. Le bac de plantation doit avoir une capacité minimale de 40 litres. Pour prévenir toute humidité stagnante, il doit être doté d’un trou de drainage pour évacuer l’excédent d’eau. De plus, un drainage en granulés hydro permet d’assurer encore une meilleure évacuation de l’excédent d’eau. Nous vous conseillons d’utiliser du terreau pour tomates et légumes pour installer les jeunes plants.

Comme la rhubarbe s’étale de plus en plus au fil du temps, il faudra la rempoter au terme de quelques années. En général, la rhubarbe préfère être plantée en pleine terre, raison pour laquelle cette plantation est préférable à une culture en bac.

Qui pousse vite, boit beaucoup. Il en est de même pour la rhubarbe. C’est une plante assoiffée, surtout durant la haute saison de mai à juin. Veillez à l’arroser régulièrement en cas de sécheresse, au risque dans le cas contraire qu’elle ne forme que de très fines tiges. Arrosez de préférence avec une pomme d’arrosage afin de répartir l’eau de façon homogène.

Juste après la plantation, veillez impérativement à ce que la plante ne se dessèche pas, afin de favoriser son enracinement.

La rhubarbe fait partie des plantes gourmandes. Ce qui signifie qu’il faut lui apporter beaucoup de nutriments pour obtenir une récolte abondante. Dès le printemps, vous pouvez déjà rassasier ses appétits : de fin février à début mars lorsque le sol n’est plus gelé, incorporez-y un engrais longue durée. Les nutriments qu’il contient seront décomposés par les organismes du sol, pour alimenter en continu votre rhubarbe.

Si vous avez laissé passer la période de fertilisation, il est préférable d’opter pour un engrais liquide. Car si la rhubarbe a déjà bien poussé, vous risquez de la blesser en incorporant l’engrais solide dans la terre. Un engrais pour fruitiers et légumes convient parfaitement comme engrais liquide. Pour fournir tous les nutriments nécessaires à votre rhubarbe, il est important d’apporter régulièrement de l’engrais lors des arrosages. Respectez les indications de dosage portées sur l’emballage.

Après la récolte en juin, il est à nouveau temps de reprendre les fertilisations. Il est alors nettement plus facile d’accéder aux racines sous la plante.

Au bout de quelques années, vous pouvez diviser le pied de rhubarbe pour le multiplier et ainsi le rajeunir. La période idéale pour ce faire est l’automne, lorsque les feuilles jaunissent.

Voici comment fonctionne la multiplication pas à pas :

1. Tout d’abord, déterrez votre rhubarbe.
2. Divisez la motte à l’aide d’une bêche. Chaque morceau doit être à peu près aussi gros qu’un poing et avoir au moins deux stipules.
3. Enfin, réinstallez la plante à un nouvel emplacement, tassez fermement et arrosez copieusement.

La période ou la récolte de la rhubarbe s’étend selon la météo de fin avril à fin juin. La maturité de la rhubarbe se traduit par l’ouverture complète des feuilles et par des tiges vigoureuses. Pour la récolte, évitez de préférence de couper les tiges de la vivace, mais cassez-les à la base en leur appliquant une légère rotation, avant le les arracher avec vigueur de la motte. Comme la récolte représente toujours un facteur de stress pour la plante, récoltez chaque année la moitié seulement du pied de rhubarbe.

La date fétiche pour la récolter est le 24 juin. Par la suite, ne récoltez plus ce légume. D’une part, la plante peut alors faire suffisamment de réserve d’énergie précieuse, et d’autre part sa teneur en acide oxalique continue d’augmenter. Après le 24 juin, les tiges sont tellement amères que leur consommation peut s’avérer nocive. C’est également la raison pour laquelle les feuilles de la rhubarbe ne sont pas comestibles, car elles contiennent beaucoup d’acide oxalique. Il existe toutefois aussi des variétés remontantes. Il s’agit ici de variétés dont le taux d’acide oxalique n’augmente pas, rendant superflue toute pause dans la récolte. On peut alors la récolter jusqu’en octobre.

La rhubarbe fraîchement récoltée se conserve une semaine. Si vous ne l’avez pas déjà transformée durant ce laps de temps, vous pouvez la cuire ou la congeler, pour la garder plus longtemps. Dans les deux cas, il faut au préalable l’éplucher et la couper en petits morceaux. Blanchissez-la ensuite pour réduire la teneur en acide oxalique. Jetez ensuite l’eau. Mettez ensuite les tiges au congélateur dans un récipient adapté.

Choisissez le mode de cuisson correspondant le mieux au niveau de sucrosité souhaité : soit une cuisson à l’eau, soit une réduction avec du sucre uniquement. Comptez une part de rhubarbe pour trois parts d’eau. Vous pouvez aussi saupoudrer la rhubarbe d’un peu de sucre - la réduction extrait le jus, rendant ainsi superflu l’ajout d’eau. Une fois la cuisson terminée, mettez la rhubarbe dans des bocaux stérilisés et retournez-les pour les faire refroidir.

La rhubarbe est surtout très appréciée en accompagnement de plats sucrés. Il est ainsi possible d’ajouter des baies à la cuisson pour confectionner une délicieuse confiture. Mais la saveur acidulée de la rhubarbe est également magnifiée dans les gâteaux, surmontée d’une meringue sucrée ou servie en crumble avec une glace à la vanille onctueuse. Afin que la rhubarbe soit non seulement délicieuse mais également digeste, il y a néanmoins quelques conseils à suivre :

Peut-on manger la rhubarbe crue ?

Comparée à la version cuite, la rhubarbe crue contient beaucoup d’acide oxalique. En principe, les tiges amères peuvent être consommées crues avec modération, mais de préférence en début de saison. Il faut en général cuire ou blanchir la rhubarbe avant consommation. Dès lors, plus rien ne s’oppose à leur dégustation.

Faut-il éplucher ou non la rhubarbe ?

D’une part, la peau contient plus d’acide oxalique que l’intérieur des tiges, et d’autre part la consistance fibreuse est une raison de plus de l’éplucher avant consommation.